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L'ONU appelle l'Ouganda à abandonner le projet de loi criminalisant l'homosexualité

La Haut commissaire des Nations unies aux droits de l'homme, Navanethem Pillay, a appelé vendredi l'Ouganda à abandonner un projet de loi "discriminatoire" qui rend les homosexuels passibles de la peine de mort dans certains cas.
"Le projet de loi viole clairement les normes internationales des droits de l'homme car il est ouvertement discriminatoire", a indiqué Navanethem Pillay (photo) dans un communiqué diffusé à Genève.


Ce projet de loi, aggravant la criminalisation de l'homosexualité, devrait être discuté au parlement ougandais en janvier, "peut-être dès la semaine prochaine", a précisé un porte-parole de Navanethem Pillay lors d'un point de presse.

L'Ouganda a été critiqué par de nombreux pays et ONG, notamment l'Union européenne et les Etats-Unis, qui ont appelé le président ougandais Yoweri Museveni à y mettre son veto.

L'homosexualité est déjà considérée comme un comportement criminel en Ouganda, passible de la prison à perpétuité.

Un texte déposé en octobre 2009 par un parlementaire ougandais se propose de durcir encore ces dispositions, et prévoit notamment la peine de mort pour le viol d'un mineur par une personne de même sexe ou par un malade du sida.

"Le projet de loi propose des peines draconiennes", a estimé Navanethem Pillay. "Il est incroyable de voir une telle législation proposée plus de soixante ans après l'adoption de la Déclaration universelle des droits de l'homme", a-t-elle remarqué.

Le texte propose également de punir toute discussion publique sur l'homosexualité, et rendrait passible de poursuites les parents, professeurs, médecins d'homosexuels, ou encore un propriétaire qui leur louerait un logement.

Yoweri Museveni a laissé entendre qu'il pourrait bloquer l'adoption de la loi. Le 13 janvier, lors d'une conférence de son parti, il a fait état des nombreuses pressions internationales dont il est l'objet et déclaré que son pays devrait prendre en considération ses intérêts en matière de politique étrangère.
"C'est la seule attitude responsable que peut prendre un gouvernement dans de telles circonstances", a affirmé Navanethem Pillay, qui réclame que la législation existante soit également abrogée ou allégée.

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