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Ouganda : une loi contre l'homosexualité n'est pas nécessaire selon un ministre

Le projet de loi aggravant la criminalisation de l'homosexualité en Ouganda, dénoncé par de nombreux pays et organisations, "n'est pas nécessaire", a déclaré vendredi à l'AFP le ministre d'Etat pour les investissements Aston Kajara, affirmant s'exprimer au nom du gouvernement.
Ce projet de loi, qui rendrait dans certains cas des homosexuels passibles de la peine de mort, a été critiqué par de nombreux pays, dont les Etats-Unis qui avaient appelé le mois dernier le président ougandais Yoweri Museveni à y mettre son veto.

"La position du gouvernement est que les dispositions en vigueur dans notre code pénal contre l'homosexualité sont suffisamment fortes, et que ce nouveau texte n'est pas nécessaire", a déclaré Aston Kajara à l'issue d'une réunion du conseil des ministres.

L'homosexualité est déjà réprimée par la loi en Ouganda et passible de la prison à perpétuité.

Un texte déposé en octobre dernier par un parlementaire ougandais, au nom de la lutte contre la "promotion de l'homosexualité", se propose de durcir encore ces dispositions, et prévoit notamment la peine de mort pour le viol d'un mineur par une personne de même sexe ou par un malade du sida.

Le texte, qui témoigne de l'influence grandissante en Ouganda des églises les plus virulentes contre l'homosexualité selon ses détracteurs, rendrait également délictuelle toute discussion publique sur l'homosexualité, et rendrait passible de poursuites un propriétaire qui louerait un logement à un homosexuel.

Si Aston Kajara, chargé entre autres de veiller à l'attractivité et à la bonne image de son pays à l'étranger, a souligné exprimer le point de vue de son gouvernement, un des principaux partisans du projet de loi au sein du cabinet a maintenu pour sa part sa position.

"C'est moi qui dois être la personne qualifiée pour parler au nom du gouvernement", a assuré le ministre de l'Ethique et de l'Intégrité, James Nsaba Buturo, un fervent partisan du texte, qui a répété à de nombreuses reprises que "les homosexuels pouvaient oublier les droits de l'homme".

Le projet de loi a été critiqué par le Canada, la France, le Parlement européen, ainsi que par de nombreuses organisations de défense des droits de l'Homme.

Mis en ligne le 08/01/2010

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